Ranspach est cité pour la première fois dans les archives en 1133 sous le nom de Ramispach, le « ruisseau de Rami ». Les premiers colons habitent le long du ruisseau dans quelques fermes isolées au fond du vallon. La forêt recouvre la majeure partie du ban communal.
Au XVIème siècle apparait Raunspach qui deviendra très vite Ranspach. Ranspach appartient au « Meyerthum » de Saint-Amarin et paie la dîme au prince-abbé de Murbach qui possède la vallée à la suite d’une donation de Charlemagne. La maison située au 69 de la rue Général de Gaulle semble avoir été la cour colongère où était payée la dîme.
En 1550, le village compte 10 feux, soit 10 ménages et la population dispersée vit exclusivement de l’agriculture et de l’élevage. Il est fait un recensement général des propriétés sur l’ordre de l’abbé Stör de Störenbourg, après la révolte des paysans écrasée par le duc de Lorraine.
La vallée subit de plein fouet la guerre de Trente ans (1618-1648). Le bourg de Saint-Amarin est détruit par les Suédois en 1633 et le château de Wildenstein est brûlé en 1644. En 1650, Ranspach ne compte plus que 10 adultes et 26 enfants. Pour repeupler la vallée, le prince-abbé de Murbach fait appel à de nouveaux colons qui viennent de Lorraine, de Suisse, et d’Allemagne.
En 1679, c’est l’ouverture des premières mines de fer et de plomb dans la vallée et début de l’exploitation des forêts pour la fabrication du charbon de bois.
En 1710, les bourgeois de Ranspach obtiennent le droit d’exploitation sur le Markstein contre un loyer de 15 livres tournois par an.
Le XVIIIème siècle l’exploitation des forêts engendre de nombreuses querelles avec le prince-abbé de Murbach.
L’année 1765, est importante pour les habitants, avec l’ouverture d’une manufacture d’impression à Wesserling.
En 1793, Ranspach compte 787 âmes. La Révolution de 1789, supprime l’hégémonie de l’abbaye de Murbach et l’administration des bailliages. Le pays est divisé en départements, arrondissements, cantons et communes libres et indépendantes.
En 1803, sous le Premier Empire, les communes de la vallée héritent des forêts de l’abbaye après le jugement de 1799 qui clôt une dure bataille contre le gouvernement révolutionnaire. Ce n’est qu’en 1813 que Ranspach entre en possession de 709 hectares de forêts.
Le ban communal compte alors 1169 hectares et le premier plan cadastral communal indique le centre du village à l’intersection de la rue Haute et de la rue Général de Gaulle.
En 1815, à la fin du 1er Empire, la vallée est envahie par les Cosaques, Bavarois, Russes et Autrichiens.
Au XIXème siècle, les habitants partagent leur temps entre le travail aux champs et le travail à l’usine. Le village se développe et compte 1200 habitants en 1835 et 1322 habitants en 1848.
Les années 1850-1870 marquent de grandes transformations dans le village : construction de l’église, de la ligne de chemin de fer (1863), de la future rue du 2 décembre 1944, de la rue de l’École (appelée à l’époque rue de la Paix), ouverture de l’école des filles, construction de la fontaine Saint-Antoine et déplacement du village vers cette place.
Après l’incendie en 1867 du bâtiment mairie-école des garçons, ce bâtiment est entièrement réaménagé ainsi que l’école des filles.
Après la défaite de Napoléon III face aux Prussiens en 1871 l’Alsace passe sous la coupe de l’administration allemande jusqu’en 1914. Cette période voit la naissance des caisses d’assurance-maladie et accident en 1883-1884. Cette précocité vaut encore aujourd’hui à l’Alsace de bénéficier d’un régime local de Sécurité Sociale.
Le 07 août 1914, les troupes françaises entrent à Ranspach. Dans la crainte du retour des Allemands, les hommes valides sont évacués vers l’Ardèche.
Au cours de la guerre, ont réalise le chemin du HerrenWald et l’armée fait construire le chemin du Koestel pour ravitailler les troupes qui combattent sur les Crêtes. Un téléphérique est mis en chantier, pour l’acheminement du matériel sur le front, mais la guerre s’achèvera avant la finalisation du chantier. Ranspach servira de base arrière pour les troupes françaises et l’école fonctionne sous la direction d’instituteurs français mobilisés et d’étudiants de bon niveau. Il faut déplorer la perte de plusieurs villageois mobilisés au début de la guerre.
De 1919 à 1939, la reconstruction de la ferme du Markstein coïncide avec le développement du site du Markstein en important centre de sports d’hiver. Achat de la dernière forêt privée (Thallers Wäldel). Arrivée du gaz de ville, réfection d’une partie de la conduite d’alimentation en eau. Achat d’un terrain sur Rippersmatt pour la kilbe. Lotissement d’une partie de l’Allmend…
En 1940, l’Alsace est annexée au Reich. Expulsion des familles francophiles. Internement des opposants au camp du Struthof à Schirmeck.
En 1942, près de 100 000 Alsaciens-Lorrains sont enrôlés de force dans la Wehrmacht et beaucoup ne reviendront pas du front russe.
Le 02 décembre 1944, Ranspach est libéré par les Goumiers de la 1ère armée française du Général De Lattre de Tassigny.